L’architecture de courant victorien se rattache à la période 1880-1910.

La période victorienne correspond en fait au règne de la reine Victoria qui s’étendit de 1837 à 1901. Au Québec, comme à Lévis, le courant victorien se rattache essentiellement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. La période victorienne est l’époque du romantisme où l’on redécouvre les styles « historiques » européens et au cours de laquelle les architectes s’intéressent aux styles orientaux. Cette période faste a favorisé l’émergence d’une série d’influences stylistiques qui ont inspiré la construction de nombreux édifices. Elle correspond aux styles dits romantiques.

À cette époque, l’avènement d’imprimés contribue largement à diffuser et à faire connaître les styles et les modèles d’autrefois. Les voyages et le goût pour l’étranger ainsi que pour les styles historiques alimentent considérablement l’inspiration des architectes. Les grandes périodes historiques deviennent des références stylistiques. Ainsi, le règne de la reine Anne Stuart (reine d’Écosse et d’Irlande de 1702 à 1714) inspirera le style dit néo-Queen Anne. La Renaissance italienne et le Moyen Âge ont en quelque sorte donné respectivement naissance aux styles néo-Renaissance, néo-gothique et néo-roman.

Au cours de la période victorienne, on emprunte souvent les éléments plus significatifs des grands courants architecturaux et on les adapte aux budgets et aux exigences des propriétaires. Le plan de base demeure souvent issu de la tradition et l’on y juxtapose des éléments inspirés de styles historiques. Les édifices de Lévis qui ont été associés à ce type possèdent des influences stylistiques diverses. Les immeubles victoriens offrent une très grande variété formelle, tant en ce qui concerne le plan (modèle et dimensions) que la toiture. Les décrochés, les galeries, les balcons et les autres éléments en saillie sont très fréquents, tout comme les composantes décoratives très ornées. L’ordonnance est souvent asymétrique ou sinon irrégulière, à l’inverse des maisons néoclassiques notamment.

On utilise aussi le terme « victorien » pour identifier des bâtiments qui sont en fait éclectiques, car ils regroupent plusieurs influences stylistiques, dont le néo-Tudor. Remise au goût du jour en Angleterre, l’époque Tudor correspond approximativement au XVIe siècle (1489-1609).

exemples:  

Le manoir Breakey, 653, avenue Saint-Augustin, secteur Breakeyville. Un bel
exemple de style néo-Tudor, en usage à la période victorienne

Le 3945, rue Saint-Georges, secteur Saint-
David, maison construite pour le Dr J.F.
Dussault en 1901 à la fin de l’ère
victorienne
Influence stylistique
- Néo-gothique
- Second Empire
- Néo-Renaissance
- Néo-Queen Anne
- Néo-Tudor
Caractéristiques propres
- Complexité du plan (avant-corps en saillie, tourelle, auvent, fenêtre en saillie) et/ou abondance des composantes décoratives
- Période de construction : 1880-1910
Sous-type
aucun
 

Caractéristiques secondaires
- Composantes décoratives : chaînage d’angle, colonnes plus ou moins ornées, consoles, corniches, éléments découpés comme les consoles ouvragées (aisseliers) et lambrequins, tour, tourelle, garnitures de porte (ex. : pilastres, corniche, baies latérales, imposte), etc.
- Fenêtres à battants, à imposte, à baies latérales, à guillotine, serliennes, etc.
- Fenêtres en saillie
- Fondations plutôt élevées par rapport au sol
- Forme en arc surbaissé des ouvertures
- Galerie ou perron, couvert(e) ou non par son toit propre
- Garde-corps à barreaux, à balustres, en fonte de fer
- Lucarne à pignon, à croupe, à toit arrondi, grande lucarne
- Niveaux d’occupation : 2
- Ordonnance souvent asymétrique des ouvertures
- Revêtement de toit : bardeau de bois, tôle à baguettes, tôle à la canadienne, tôle pincée, bardeau d’asphalte
- Revêtement mural : bardeau de bois, clin de bois, planche à feuillure, pierre, bardeau d’amiante, crépi, colombage décoratif
- Saillies diversifiées : balcon, galerie, porche, portique
- Souches de cheminées de matériaux et de format très variables
- Toit plat, en pavillon, à deux versants, mansardé